La perte graduelle des facultés émotives
Il est quatre heures quarante quatre du matin, et nous sommes le quatre février deux milles vingt trois. Je me suis réveillé et j'avais une envie de faire un point sur ce plan émotionnel.
J'ai l'impression qu'en grandissant pour ne pas dire vieillissant, il m'est de plus en plus difficile d'exprimer franchement mes émotions. Honnêtement, au moment de cette écriture, je ne sais pas encore comment je peux trier ces idées pourtant claires dans ma tête et c'est aussi la raison pour laquelle que je me suis mis à écrire ces lignes. Parce que parfois en écrivant, les idées folles se mettent plus facilement en rang dans ma tête.
À priori, un nouveau né s'exprime sans retenu. Souvent par des pleures, il se fait comprendre que sa couche est pleine, son ventre est creux ou un câlin lui ferait énormément de plaisir. Bien que je ne m'en souvienne pas exactement, je pense avoir eu aussi cette période de franc-pleurer. Or, comment j'en suis arrivé là aujourd'hui? Quand je m'énerve, je ronge le frein à l'intérieur d'abord, j'envisage des différents cas de figures si je laisse la colère faire surface. Bien naturellement, la colère s'estompe parfois toute seule après. Quand je suis heureux, je ris ou souris avec modération aussi comme si j'ai peur qu'une joie éclatante peut rendre le bonheur encore plus éphémère qu'il ne l'est déjà. Le pire parmi tout cela doit être la tristesse. Cette dernière devient tellement intime et personnelle que je ne partage avec presque plus personne, y compris mes proches directes. D'une part, je n'ai pas envie que cette émotion négative atteigne mes proches. Moi seul en est déjà de trop. D'autre part, je ne suis pas sûr que ce partage m'avance en quoi que ce soit, ce qui revient à la première raison. Si cela ne change rien, autant que je digère dans mon coin en attendant que ça passe. Et sans doute en dernier pour une raison de honte également. Un adulte qui craque? Je ne suis pas sûr que je dispose de ce privilège encore. Je dois tenir et faire face à toute type de difficulté. Je DOIS encaisser et rendre mes proches heureux. Ainsi je suis élevé et ainsi je poursuivrai jusqu'à la fin.
Je me souvient d'avoir vu dans des filmes où le très jeune et beau héros perd ses facultés musculaires graduellement. J'ai l'impression de vivre ce triste sort sur le plan émotif. J'éprouve de plus en plus de difficulté à exprimer mes émotions. Je ne pourrais pas citer une ou plus de raisons particulières pour en être arrivé là. Une phrase bien fade que je déteste en premier pour terminer, c'est comme ça.