Condamnés à la solitude ces philosophes


Le titre original devait être « solitude forcée des philophils ». Philo pour la philosophie, et Phil pour la tendance, l’affinité, éventuellement l’activité ou la présence d’une chose. Sauf que Phil/philo, tiré du grec phil(o) sont la même chose, qui est la sympathie, l’intérêt. Pire est que le CNRTL(centre national de ressources textuelles et lexicales ) définit ce mot « que je pensais avoir été l’heureux et unique propriétaire marrant et créatif » comme quelqu’un qui aime ses amis. Alors, ridicule à moi si prétentieux et ignare, et au mot qui veut dire quoi? Aimer ses amis? Sinon on va quand même pas aimer ses ennemis non plus, non mais sans blague. Quel pléonasme!!!

Enfin bref, finalement je me rabats sur ce nouveau titre, et tout ça pour dire qu’il est difficile pour ne pas dire impossible de se taper une sympatoche discute avec ces mordus de la philosophie.


Pour commencer, qu’est ce qu’un philosophe? Il s’agit d’une personne qui pratique la philosophie, qui se sert de la raison pour essayer de penser le monde et sa propre vie, afin de s’approcher de la sagesse ou du bonheur. Il est donc primordiale que cela doit commencer dès que possible et sans un seuil d’âge, mais également sans terminus non plus. J’attire bien vos attentions ici, au fait qu’un philosophe n’est pas un sage. Sur cette terre, il y a autant d’habitants que philosophes car à partir du moment, toi aussi tu raisonnes ta vie et cherches ton bonheur, tu es également en quelque sorte un philosophe déjà. Alors pourquoi il serait difficile à discuter avec ces gens à priori pas « bête » quand même? Parce qu’il y a trois types de « philosophe » selon moi, pour plus de précision, je dirais trois niveaux de mordus.


Parmi les premiers, donc les débutants, il y a encore deux sous catégories. Soit ceux qui ont lu un bouquin du genre « 3 minutes pour comprendre la philosophie » et retenu quelques noms et théories obscures afin de pouvoir se taper une causette (monologue) après 25cl d’alcool. Ces m’as tu vus n’ont aucunement envie d’approfondir, ni te laisser la parole. Il est donc difficile de parler avec ces derniers. Et l’autre catégorie est composé des gens qui cherchent, fouillent, se torturent mentalement encore. Qui ne sauront tarder à joindre le niveau deux, des plus ou moins confirmés.


Ces « confirmés » sont ceux qui sont vraiment intéressés, ils ont confirmé leur intérêt par les lectures, les recherches et échanges. En revanche, ce ne sont guère des « philosophes » au sens grand public, c’est à dire des « spécialistes » qui détiennent déjà un bon nombre de réponses ou raisonnements. Et puisqu’ils ont encore tant de doutes, souvent au commencement d’une discussion, ils ne cherchent qu’une réponse et à la fin, ils ne sont plus sûrs de leur question non plus. Personnellement, je m’estime faire partie de cette deuxième catégorie de personne, alors ne comptez pas sur moi pour vous apporter une clarification quiconque. Si par hasard, une de mes réponse vous aurait plus, cela sera une aubaine exceptionnelle et pas prévu du tout.


Et en dernier, des « vrais », des « maitres ». Je crois que cela reste tout aussi difficile de leur parler. Pas pour la simple raison qu’une personne lambda n’en croise pas des masses dans sa vie. Mais parce que nous risquons de ne pas savoir poser des questions, par où entamer nos interrogations, comment enchainer cette discussion etc. Qui plus est, dans une conversation, on échange nos idées, en essayant de défendre les nôtres, à prouver ou trouver des failles de notre interlocuteur. Vas tu dribbler devant Lebron James, Messi ou Jordan? Remarque tu peux toujours essayer, mais tu te décourageras avant de leur en mettre une.


Et bien sûr que y’a de l’ironie parmi ces dits ci dessus, il est certainement intéressant d’apprendre auprès des gens qui sont érudits et instruits. Même des gens qui sont au même niveau que nous peuvent nous apprendre des choses ou nous exposer leur vue sous un autre angle. Faut juste rester humble, apprendre à discuter et se tenir prêt pour finalement « philosopher ». Et naturellement, savoir distinguer ces différents niveaux de « philosophe ».


Et puis, il est tout aussi important de rappeler que, si une personne cherche à percer ces secrets de la vie, il y a un prix à payer. Afin de comprendre ce prix, il faut raisonner comme un alpiniste qui challenge l’Everest. À chaque palier, il faut être lucide que les compagnons diminuent en nombre. Une fois le sommet atteint, il risque d’être probablement tout seul ou avec peu de personnes autour encore. Il y aura du monde qui lui pointe du doigt, en se demandant s’il en valait la peine. Certains le prendront pour un imbécile têtu. D’autres diront que la vue ne change pratiquement pas beaucoup. Au fonds, l’alpiniste sera le seul à savoir qu’en échange de souffrance, douleur, en prenant le risque, la vue lui a tout rendu. Cette, celui qui se risque sur cette voie philosophique est condamné à la solitude. Et cette voie n’a pas de fin. Tout le paysage qu’il aurait vus, tout le bonheur en basant ses réflexions sur l’essence de la vie. Quel récompense! Et le meilleur pour la fin, quand on est sur cette voie, je suis pratiquement sûr que la meilleure récompense est notre abandon de toute récompense.


Seul au monde? Je ne sais pas, et alors?