那只死在马路上的螳螂 / Une mante religieuse morte dans la rue

Qu'y a t-il en fait entre la vie et la mort?

那只死在马路上的螳螂 / Une mante religieuse morte dans la rue
Image générée par ChatGPT à la demande gentille et pointilleuse de MZ

第一眼看见它的时候,我以为是一块破塑料,被什么不知名的东西粘在地上。风吹过的时候,一片灰黑色随风轻轻晃动,像是最后一份没有任何人有任何期待的希望。仔细看才发现是一只死的不能再死的螳螂。两只钳子朝着半空中扬起,竭力佐证自己到最后一刻也不肯与这世界和解的荒唐,死都死了还偏偏要耀武扬威似的对着空气张牙舞爪。我想即便是碰巧路过的蚂蚁,也无非笑着跑回蚁穴去找同伴来一边大笑一边大快朵颐罢了。

"La première fois que je l'ai aperçue, j'ai pensé que c'était un morceau de plastique usé, collé au sol par quelque chose dont j'ignore la nature. Lorsque le vent soufflait, un morceau gris foncé oscillait doucement au gré de l'air, tel un dernier lueur d'espoir sans aucune attente de personne. En regardant de plus près, je me suis rendu compte que c'était une mante religieuse morte, vraiment morte. Ses deux pinces étaient brandies vers le ciel, s'efforçant de prouver qu'elle ne voulait pas se réconcilier avec ce monde jusqu'à la dernière souffle. Même morte, elle devait encore fanfaronner, brandissant ses griffes dans les airs. Je me dis que même les fourmis qui passeraient par là par hasard, ne feraient que retourner en riant à leur fourmilière pour ramener leurs compagnons, et ensemble, elles festoieraient en riant.

刚才我误以为是塑料的东西是它背上的翅膀,就是那一对只有在飞起来的时候才露出来的两片薄翼。前面圆滚滚的肚子却是明亮的翠绿色,跟整个身体的其它部分非常不协调的突兀。那鲜明像是生命,而灰暗的部分俨然就是死亡。如果没有生命那么死亡又将何往?如果没有死亡,生命是否还会让人流连不舍?永远没有失去的叠加,总会变得异常沉重,审美疲劳不过是要看时间的心情如何。或迟或早,没有本质上的区别。所以,名义上的针锋相对的两个极端无法是极限拉扯的彼此依赖存在。我只看了一眼便略带憎恶的转过头去,可那微微的颤抖却在脑海里挥之不去,接下来的几天里一根骚动的虚拟笔尖仿佛老是在我耳畔鼓噪,写点什么给它吧,随便几句就好,实在没有什么逻辑也无妨,只是记录这次萍水相逢罢了。于是就有了这段貌似不知所云的文字。

Ce que j'avais pris pour du plastique était en fait ses ailes, ces deux fines membranes qui ne se déploient que lorsqu'elle vole. Son ventre rond et rebondi, cependant, était d'un vert éclatant, en contraste total avec le reste de son corps. Cette couleur vive évoquait la vie, tandis que les parties grises étaient synonyme de la mort. Sans la vie, où irait la mort? Et sans la mort, la vie susciterait-elle encore autant d'attachement? L'accumulation de ce qui ne se perd jamais deviendrait inévitablement trop lourde, et la lassitude esthétique dépend simplement de l'humeur du temps. Une simple question de délai qui n'a au bout du compte pas vraiment de différence. Ainsi, ces deux extrêmes vraisemblablement opposés existent en fait en dépendance mutuelle, en tergiversation éternelle. J'ai détourné la tête après un seul regard, légèrement dégoûté, mais ce léger tremblement restait gravé dans mon esprit. Dans les jours qui ont suivi, une plume virtuelle agitée semblait constamment bourdonner à mes oreilles : écris quelque chose pour elle, ne seraient ce que quelques lignes, peu importe si ce n'est pas très logique, juste pour marquer cette rencontre fortuite. C'est ainsi que ces mots, apparemment incompréhensibles, ont vu le jour.

那份憎恶更像是一种逃避,没有人知道死亡的世界是怎样的,与其说我们害怕恐惧死亡,不如说我们更顾虑生命跟死亡连接处的那一段路。我害怕对牵挂的人的别离,不希望任何人为我泪眼婆娑,也担心我一路呵护的人是否还会被无微不至的关爱。随着年龄的增长愈发钟情独处,享受安静。可一旦想到某个时间节点过后,我们只有独处,放眼皆是孤寂,方才明白,我们享受的是可以独处的可能,而不是别无选择的孑然一身。这是否恰恰就是它心有不甘的所在?它从哪里来,经历几何,最后去向何处?跟我没有什么关系。它是一只没有了生命迹象的螳螂,我是一个胡思乱想的路人,而已。

Ce dégoût ressemblait davantage à une forme de déni. Personne ne sait vraiment à quoi ressemble le monde de la mort. Plutôt que de dire que nous craignons la mort, il serait plus juste de dire que nous nous inquiétons davantage de la passerelle qui relie la vie à la mort. J'ai peur de quitter ceux auxquels je tiens, je ne veux pas que quiconque pleure pour moi, et je me demande si ceux que j'ai protégés avec tant de soin seront encore entourés d'un amour attentif. Avec l'âge, je me plais de plus en plus à me baigner dans la solitude, à savourer l'absence de tout bruit. Cependant, quand je pense qu'au bout d'un certain moment, nous serons nécessairement seuls, encerclées par la solitude, je comprends que ce que nous apprécions, c'est la possibilité d'être seuls, et non pas d'être seuls sans guère de choix. Est-ce à cela qui est dû les remords de cette mante religieuse? D'où vient-elle, qu'a-t-elle vécu, et où est-elle allée? Cela n'a rien à voir avec moi. C'était une mante religieuse sans signe de vie, et moi, un passant perdu dans ses pensées. Rien de plus."