Ma confusion

Aujourd’hui, je suis fort confus. Cela m’a tellement perturbé, que je préfère, malgré l’heure tardive à m’exprimer par mon post. Et surtout, ce n’est guère pour blamer ou pointer du doigt à qui que ce soit, malgré le fait qu’il s’agit d’un évènement malheureux, ou dois je dire une certaine série d’évènements malheureux. Cet article n’a qu’un seul but, qui est de m’éclaircir tout seul, enfin, j’espère. Il y a eu en effet deux faits déclencheurs depuis hier, et ce après de nombreux constats dans le passé naturellement. Le premier est le décès de René Robert. Je ne le connaissais pas plus que ça. Ce pauvre monsieur est décédé en chutant dans la rue à paris il y a deux jours. Paralysé certainement par des douleurs, il n’a pas pu se relever tout seul ou appeler à l’aide. Il est parti dans l’indifférence des passants parisiens(cela peut se produire à n’importe où dans ce monde, donc pas de reproche hâtive à Paris ni ses habitants). Et le deuxième fait a eu lieu à Montgeron cet après midi, une petite commune sur le chemin de l’école. Une maison a pris feu de façon spectaculaire(j’aime pas ce mot, mais j’ai pas trouvé d’autres dans l’immédiat et qui plus est il aura un sens par la suite). La fumée monte à une certaine hauteur que le sinistre est visible depuis assez loin. C’était l’heure de sortie d’école, la rue grouillait de gamins avec leurs sacs. Et là, le phénomène que j’ai beaucoup de mal à effacer de ma mémoire s’est produit. La plupart de ces enfants (collégiens je suppose par rapport à l’école à proximité) s’arrêtent et une certaine expression de joie s’affiche sur leur visages juveniles. Quasiment tous sortent en toute précipitation de leur poche, de modernes téléphones pour filmer ou photographier. On aurait presque cru qu’une vedette passe devant. ou qu'ils assistent à un simple SPECTACLE!

Je me rappelle d'un texte appris en lycée en Chine, écrit par l’écrivain chinois LuXun pendant le siècle précédant. Il s’est indigné devant les chinois qui ne ripostent pas devant les exécutions de leur compatriots pendant la guère par les japonais. Et certains éprouvent meme un plaisir à applaudir devant le spectacle. Le bourreau pouvait vendre des brioches trempées dans le sang et les vendre parce que selon la légende, celles ci ont un effet vertueux comme antitussif. Je suis profondément touché par cette absence de réaction compassionelle. Nous ne devons pas intervenir car les pompiers sont déjà sur place, nous n’aurons aucune utilité à part déranger ces hommes courageux entrainés pour ces cas extremes. Mais ne devrions pas nous être inquiets? À nous demander si les occupants sont évacués? Si cela n’aura pas d’impacts sur les voisins? Ou si les pompiers vont pas se blesser ou autre effets et conséquences indésirables? Et surtout, à quoi serviront ces photos? À poster sur des réseaux sociaux comme une espèce de trophée? Parce que J’AI témoigné un TRUC hyper inhabituel? Voire COOL?

Cependant, je n’ai rien à reprocher à ces gamins. C’est vrai. Cela va sans dire que je fais parti des gens plus âgés qu’eux, et chaque génération a ce devoir de transmission de valeur juste. Tout comme l’indifférence dans le cas de monsieur Robert, je dis peut être, qu’avec un passant alertant plus rapidement, il aurait pu avoir une chance de s’en sortir. Je ne me place pas à une position supérieure qui critique facilement les gens sur place. c’est tellement facile de se positionner haut sur le plan moral, surtout à l’extérieur du fait. Je m’interroge seulement après un désolant constat. Il y a des effrayantes froideurs dans notre société. Nous en constatons sans cesse et quasiment quotidiennement. Nous jugeons plus facilement qu’essayons de nous mettre dans la peau de la personne en question. Pourquoi? Depuis quand? Que pouvons nous encore faire pour changer, si pas trop tard? Ou que ne pas faire pour changer? Quelles circonstances ont poussé notre individualisme à un tel degré? Est ce l’envie de "réussite"? Une réussite reconnue par la majorité, c’est à dire plus riche, plus hautement placé dans cette meme société? La société est composée d’individus et l’avancement de la société ne peut avoir lieu qu’à travers l’avancement de chacun. Nous sommes nés seuls, nous repartirons seuls. Nous sommes nés égoïstes et je n’ai mot dire à cela si ce n’est mon accord. Or, cet égoïsme veut dire toutes réflexions partant par soi, son propre intérêt. Pas au détriment de ceux des autres. Mais les ressources naturelles sont limitées, les gains sont limités, les marchés sont limités, les clients sont limités. Nous ne pouvons que partager, et qui décidera comment partager et la part de chacun doit se limiter de quelle façon? comment rendre le plus juste ce partage, cette répartition? Si notre seul libre arbitre est le marché comme pensent les libéraux, notre monde est voué à devenir si ce n’est déjà le cas, une jungle? J'ai du certainement rater quelques choses dans mon raisonnement, mais quoi?

Je suis confus, car ces pensées n’ont pas de logique lucides et certaine.

Je suis en colère, car je fais partie du problème et auquel je n’ai pas de réponse à ma portée.

Je suis triste, car je glisse avec tout le monde vers un état que je ne désire pas, pour moi et mes enfants.

Je suis dubitatif, car j’ignore le commencement et la fin de ce cercle vicieux.


Mais, que faire? Je suis si confus.