Le bon égoïsme
quasiment que des questions posées sur l'égoïsme, et non pas des réponses, pas satisfaisantes en tout cas.
Nous remarquerons d’abord que l’entrée du mot égoïste est après égoïsme. Est ce juste une raison d’ordre alphabétique? Ou je peux prétendre que comme toute doctrine ou filière de pensée existent avant que les savants ne s’en affranchissent? Un n’égoïste existe qu’après la notion d’égoïsme? Ou avant que nous n’arrivions à mettre un nom sur ce fait, nous l’étions d’ores et déjà.
Selon le dictionnaire Micro Robert
Il s’agit d’un attachement excessif à soi-même qui fait que l’on recherche exclusivement son plaisir et son intérêt personnels. Et le contraire est altruisme.
Question à ce stade:
- Ne vivons nous pas que nos propres vies? Je ne vivrais jamais la vie de quelqu’un d’autre. Si oui, comment pouvons nous s’attachons trop à nous-même? Si non, nous ne vivons que collectivement. Alors nous serons par défaut altruistes, et donc nous ne pouvons pas être à la fois égoïstes et altruistes. Car les autres ne peuvent être que parce que je suis.
- Quand on recherche « exclusivement » son plaisir et son intérêt personnels, ignorons nous nécessairement le plaisir des autres? Et le plaisir occasionné qui fait plaisir indirectement aux autres doit/peut il être considéré être vertueux quand même? En cherchant une image pour illustrer cet article je suis tombé sur un parfum qui s’appelle « égoïste ». Quand j’en mets sur moi, je cherche à plaire. À qui? À moi, à mon amour ou mes connaissances? Il serait bien alors un égoïste généreux et altruiste.
- Si nous considérons que la communauté est composée des individus et que le bonheur des individus consisteront aux réjouissances de la communauté, tout est résolu?
Selon l’étymologie du mot égoïste
Égoïste est un dérivé savant du XVIII du latin ego qui veut dire moi. Une personne qui fait preuve d’un intérêt exclusif ou excessif pour elle même.
Et cette fois ci, il est fort plus intéressant de déplier davantage le mot « égoïsme » car:
La disposition à trop parler de soi, à rapporter tout à soi, emploi devenu d’usage littéraire, puis l’attachement excessif à soi même, qui fait que l’on subordonne l’intérêt d’autrui au sien propre, valeur courante du mot aujourd’hui.
Et également à ne pas oublier le mot « ego-altruisme ». Un mot du XIX qui est l’égoïsme qui se réalise dans l’altruisme.
Question à ce stade:
Je crois comprendre que trop parler de soi exclus par conséquent l’attention portée à l’autrui. Est ce qu'un « bon » politicien (admettons cette existence, car le sujet ici n’est pas de savoir s’il existe encore aujourd’hui des politiciens bon, d’ailleurs la définition du « bon ?») Ce politicien qui n’arrête pas de réfléchir avec au départ du bien être du peuple de la communauté, et de sa patrie. A t-il le droit de dire « je »? De tout ramener à ce « je »?
Est ce qu’on peut encore comprendre comme en Chine dans les années fin 80 et début 90, c’est à dire, compter sur l’enrichissement des individus minoritaires pour arriver à faire enrichir la société? D’ailleurs, il n’est pas rare que des savants s’attardent sur cette question pour savoir s’il y a une dégradation morale avec l’avancement économique, en tout cas à l’heure actuelle dans le monde.
Je suis intimement convaincu qu’égoïsme doit perdre impérativement le mauvais et injuste jugement que beaucoup d’entre nous collons sur lui. Et tout être dans ce monde est avant tout égoïste. Donc égoïste n’est pas mal ou mauvais. Pas au sens du mauvais sort que cela inflige aux autres.
Si le sourire des mes enfants m’apportent une joie, je vais donc endurer pleins de mauvaises choses (le stresse, la fatigue ou devoir travailler plus pour pouvoir avoir de quoi leur offrir un meilleur lendemain). Certe, sur moment j’en souffre, et on aura probablement l’impression que j’ai une intention louable. Mais tout cela ne me donne pas le droit de prétendre être une généreuse personne, car je le fais pour que je puisse être heureux au final. Il s’agit donc de l’égoïsme altruiste?
Deux loups affamés qui disputent d’un morceau de nourriture. Peut on leur reprocher de leur « égoïsme »?
Deux personnes pendant la famine font une chose similaire. Acceptons cette bestialité primitive et les pardonnons? Ou le contraire, jusqu’au bout et coute que coute, les humains n’ont pas le droit de se permettre à se réduire à cet état là? Même si les humains et les animaux ont une origine commune à ne pas oublier.
Et puis, bien pire il y a des fois où la question vitale n’est plus en jeu, mais les « disputes » ou « conflit en toute forme » n’en sont pas moins féroces. Deux entreprises qui se disputent d’un marché, deux pays qui se disputent d’une ressource naturelle.
Quelle est la raison pour que nous soyons plus cléments avec deux sociétés qui se disputent d’un marché (pourtant pas toujours pour une raison vitale, et puis même si l’entreprise dont l’existence en dépend, le gérant ou l’effectif pas nécessairement)
Égoïsme ne doit pas être jugé comme une valeur péjorative.
Selon un philosophe:
Ce n’est pas l’amour de soi; c’est l’incapacité à aimer quelqu’un d’autre autant que soi-même. Ou autrement que pour son bien à soi. C’est une tendance constitutive de la nature humaine. On ne la surmonte que par effort ou par amour, par vertu ou grâce.
Question à ce stade:
Nous devons donc reconnaitre que notre nature est égoïste. Et ce dernier est négatif. Mais nous pouvons le surmonter. Alors, pourquoi? Pourquoi négatif? Et comment la surmonter? Par amour? Quand on dit « je t’aime » à quelqu’un, n’attend on pas un « je t’aime moi aussi » en retour? Y’a t-il des gens qui peuvent éprouver et maintenir un amour unilatéral pendant longtemps? Pour ne pas dire toute sa vie? Le mot grâce me parait encore plus de vertige.
Au 3ème siècles, les grands penseurs chinois « xun » et « Hanfei » pensaient que la nature humaine est mauvaise, pas pour excuser tous les mauvais gestes qu’un humain aurait commis, mais pour le contraire, à encourage des gens à faire de l’effort pour recevoir de l’éducation, de la culture pour ainsi devenir plus vertueux. Nous ne pouvons que devenir bons, si nous acceptons de payer de l’effort adéquat.
Ma conclusion sans en être une bonne:
Une question de degré, c’est à dire qu’il faut toujours partir sur une base que subvenir nos besoins ne doit pas se traduire par nuire ceux des autres. Il est tout à fait naturel et légitime de penser d’abord à soi-même car tel est notre nature.
Une question de modération, c’est à dire à moins créer inutilement des besoins non essentiels ou existentiels. Si nous arrivons à nous contenter, sur le plan matériel que le strict minimum qui nous suffisent pour vivre. À écumer un maximum d’objets artificiels à nos vies. Nous aurons un accès plus facile au bonheur.
Et à la fin, une question de partage, quand on saura être satisfait du essentiel et partager avec des valeurs étiques et morales, cette question de mauvais jugement d’égoïsme devrait finalement devenir neutre voire positif.