La jalousie
La jalousie est un doute, la crainte est une petitesse. Balzac l'a dit dans le contrat de mariage.
J'ai eu droit à ce traitement qui au premier abord me rend quelque peu fier. C'est vrai que quand une autre personne est jalouse de nous, c'est que quelque part sur nous il y a quelque chose que cette personne n'a pas et que cette dernière aurait aimé avoir.
Il faut simplement garder en tête que la jalousie est au moins par fois irrationnelle. Un enfant peut être jaloux d'un camarade qui a un repas spécial sans savoir que ce dernier souffre d'une allergie qui ne lui permet pas de manger normalement à la cantine. Et il se trouve que l'enfant allergique rêve de pouvoir manger à la cantine "normalement" comme ses camarades. Les deux sujets se jalousent mutuellement et de façon totalement irrationnelle.
La jalousie est un sentiment souvent cité dans le stoïcisme parce qu'il s'agit une soumission à l'égard de ses sentiments négatifs. Quand on désire quelques choses que l'on ne maitrise pas. Tel cette envie d'une possession d'un autre, et souvent matériel. Nous n'y pouvons rien alors il vaut mieux ne pas laisser cette mauvaise sensation nous dominer, encore moins de commettre des erreurs de destruction. Ce que nous pouvons faire serait du premier niveau de faire en sorte d'en avoir. Le problème est que s'il s'agit du matériel comme de l'argent par exemple, nous ne pouvons jamais en avoir autant que l'on désire. Pour la simple raison qu'il n'y a pas de plafond. Ainsi que nous nous enfermerons dans ce cercle infernal d'envie et de déception. Alors la "meilleure" solution serait de se passer de ce sentiment de vouloir en avoir autant, encore moins s'il s'agit des choses dont la quantité n'impacte pas foncièrement notre existence. Il se pourrait, d'une certaine façon, que l'envie d'en posséder davantage nous coutera certainement des choses qui n'auraient pas eu raison d'être avant. Et souvent les "jaloux" ont tendance à omettre ces contre parties. Un poste supérieur peut entrainer à avoir plus de temps de travail et de responsabilité stressante. Une plus grande maison veut dire plus d'entretien ou crédit à rembourser. etc. D'accord, c'est beau et facile à comprendre sur papier. Mais en pratique, comment contrôler ce sentiment de jalousie? Peut on le géré de façon raisonnable?
Dans le dictionnaire philosophique, "Jalousie, parfois un synonyme d'envie: plus souvent une de ses formes ou de ses variantes. l'envieux voudrait posséder ce qu'il n'a pas et qu'un autre possède; le jaloux veut posséder seul ce qu'il croit être à lui. celui-là souffre du manque; celui-ci, du partage"
Il est intéressant à noter que Maitre Sponville met l'accent sur la matière amoureuse ou sexuelle. La jalousie est encore plus cruelle puisqu'une possession est impossible.
Et pour terminer cette partie de citation, "l'envie a davantage à voir avec l'espérance. la jalousie, avec la crainte"
Un étudiant qui est jaloux des meilleures notes d'un camarade. Il a le choix de:
- Trouver des reproches afin d'abaisser la valeur des notes. comme le fait qu'il est issu d'une famille aisé et donc il a plus de temps à consacrer à ses études. ce qui peut être vrai. Dans ce cas là, cette haine continue à être nourrie et logée dans son coeur. Au point sans doute le pousser à commettre des erreurs qui lui seront plus ou moins fatales.
- Essayer de l'isoler au sein de la camaraderie afin de rattraper l'infériorité ailleurs. Pas sûr que cela fonctionne non plus. Car s'il a ce qu'il faut pour attirer ses camarades vers son coté, c'est qu'il possède déjà quelque choses que l'envieux n'en a pas.
- Essayer de sympathiser avec la personne afin de partager du mieux possible ses ressources. le manque de confiance le trahira. D'ailleurs, nous ne sommes pas dans des films. Les amis se font avec une cohérence et non pas sans raison.
- Chercher à tout prix à travailler trois fois plus afin d'arriver au même niveau. Le rique dans ce cas de figure est que, soit il y parvient et il se rendra compte que son camarade est peut être encore plus loin. Ou alors, il se rendra compte du fait que le cible en face y arrive avec moins de difficulté. Dans tous les cas, la jalousie ne s'effacera pas.
Alors en somme, la clé? personnellement, je pense qu'il faut travailler sur soi-même. Chaque être détient des "plus" que les autres car nous sommes tous unis pendant ce passage éphémère. Une envie de "plus" peut être saine si seulement elle ne nous pousse pas à nuire et à agir dans un sens constructif. J'ai envie d'avoir un matériel essentiel que je n'ai pas pour l'instant. Alors je dois faire en sorte d'en avoir. Si l'objet est simplement superficiel et nul besoin nécessaire essentiel n'est évident, alors il faut s'en passer. Réprimer l'impulsion consistera à nous rendre meilleurs. S'il me manque quelque chose, et j'en ai envie. Demande toi si tu as envie de la chose, es tu prêt à assumer le prix de l'obtention. Si oui et si c'est nécessaire, alors agit.
Nous entendons souvent, "j'ai envie de". De maigrir, de faire du sport, d'apprendre une compétence, d'améliorer une compétence. Et nous constatons également que peu d'actions concrêtes s'en suivent. Des années plus tard, ces sujets restent au même stade de "j'ai envie de" encore. Attention, je ne m'exclus pas de cette catégorie. D'ailleurs, il me parait logique et humain que nous avons tous été à moment donné membre de ce club. Seulement le cercle infernal est "j'en ai envie", "je n'agit point", "je m'en veux" et "j'en ai toujours envie". Mieux vaut tard que jamais. Il est toujours le bon moment d'agir et surtout peut importe si nous aboutissons. Le premier pas franchi est en soi déjà une victoire et nous aurons au moins accompli ce pas. "Un trajet de milles bornes comment par le premier pas et des autre qui s'en suivent". Arrêtons d'être jaloux, identifions si le besoin est nécessaire, et si la réponse est oui, il n'y a plus qu'à.