La Guerre
— Des réfugiés
Dans notre dos
Il y a ces champs
Où labouraient
Nos parents
Leurs parents
Nos arrière-grands-parents
Dans notre dos
Il y a ces champs
Où riaient nos enfants
Leurs enfants
Y’en aurait-il
Pour nos arrière-petits-enfants ?
Dans notre dos
Nous entendons maintenant
Des explosions, des tirs
Des missiles sifflant
La peur, des cris
La panique
Désespérément
Nous fuyons l’enfer
Nous courons vers l’inconnu
Vers un horizon ambigu
Vers un futur sans doute moins pire que le présent
Nous n’avons rien demandé
Nous ignorons comment faire autrement
— Des soldats
Devant nous,
Il y a
Ces femmes qui pleurent en courant
Avec dans leurs bras tremblants
Des enfants
Devant nous,
Il y a
Ce désert, ces vastes champs
Qui ressemblent aux nôtres
Où labouraient
Nos parents
Leurs parents
Nos arrière-grands-parents
Il nous semble pourtant
Il n’y a pas si longtemps
Nous étions comme eux
Autour d’un poêle fumant
Nous parlions presque
La même langue
Pour raconter les mêmes histoires
À nos enfants
Et pourtant, et pourtant
Nous leur courons après
Nous les mettons en joue
Cette désagréable sensation nous ronge
Cette question qui nous dérange
Pourquoi quand nous visons
Nos canons tremblent terriblement ?
Hier soir, ou plutôt ce matin, je me suis réveillé en pleine nuit et ces lignes se sont incrustées dans ma tête. Je me suis levé et recouché à plusieurs reprises pour le transcrire. Je suis triste pour ces gens qui n'ont rien demandé mais qui souffrent.
Peace & Love