Je suis un "LOSER"
Dans la cour de l'école de ma fille cadette, un jeu s'est répandu. Ce dernier consiste à faire la danse de "Loser" à la Griezmann comme pendant la coupe du monde en Russie, mais devant un autre enfant pour le narguer. En soi, il s'agit d'une moquerie enfantine gentille qui a plus pour but de chambrer son adversaire que de chercher à blesser la personne en face (d'après les jeunes).
Avec un peu de recherche en collaboration avec Mme Google Kisétou.
Voici un lien (parmi tant d'autres) qui vous explique mieux que moi l'origine de cette danse chambreuse.
Et pour mes lecteurs anglophones, voici un petit rappel sur l'historique de l'évolution de ce mot.
Maintenant revenons à notre sujet de réflexion, le suffixe -er personnifie l'action "lose", donc "perdre". Au fur et à mesure de l'histoire, le sujet perd des choses différentes. Pour une armée, une bataille. Du sang, des cheveux, de l'argent ou un sommeil qui ne vient pas à l'heure désirée. Plus tard, dans un sens abstrait, nous perdons un procès, un concours, un jeu ou encore le contrôle, de soi, d'un véhicule etc.
Techniquement, dès lors que nous sommes privés de la possession de quelques choses, nous les avons perdues, nous devenons un "loser", un perdant au sens stricte du terme. Et bien entendu, ceci est foncièrement différent du sens courant, qui est de ne rien réussir. Un "loser" est un bon à rien, un vaut-rien qui ne réussit jamais rien. Cela semble certainement agressive comme qualification pour un être semblable à nous. Comment une personne qui le prononce peut être sûr que son interlocuteur ne réussit rien? Et puis qui réussit tout ce qu'il entreprend? Un enfant qui n'est jamais tombé n'apprendra jamais à marcher. Une personne qui a écrit un poème seulement peut être qualifiée de poète? Ou pas? Si oui, ne sommes pas nous tous des "losers"? Sinon, pourquoi nous traitons une personne qui a raté une ou plusieurs tentatives de "loser"?
Alors franchement, ne perdons pas le nord, gardons nos pieds sur terre. Ne perdons pas le temps à critiquer, à rabaisser les autres parce qu'ils sont différents ou alors simplement n'a pas réussi à obtenir un succès socialement reconnu. Sinon l'humanité est vouée à se perdre à jamais. Dans ce sens là, je suis un loser, comme vous d'ailleurs.