Conscience errante

Une nuit étoilée, Où le vent souffle péniblement afin de laisser apparaître la lune. Le ciel me tombe dessus tel qu’un rideau noir mal accroché. Je suis assommé et étourdi,Avec toutes les peines du monde, Je me remets debout, complètement déboussolé.

Je me retourne, et vois mon enveloppe charnelle demeure inerte sur le sol. Non pas sans étonnement, mais avec une lucidité froide, j’ai compris que mon âme, ma conscience, tout mon esprit ont su enfin se détacher du monde réel. Plus de besoins matériels à assouvir finalement.

Je m’en vois réjouir sans retenue de cette possibilité de vagabonder librement. Je peux ainsi m’approcher aussi bien des lumières que des obscurités. Je n’aurais plus à craindre des pertes matérielles.

Errant?! Soit! Mais surtout libre. Ma capacité de mémoire me permettra de composer, d’écrire comme je l'entends, de fredonner sans partition.

Cette nouvelle solitude me plaît. Elle me donne des ailes invisibles, et ces derniers m’offrent l’incroyable possibilité de m’envoler vers les sommets, de plonger avec une chute vertigineuse, et rebondir sur des nuages douillets comme un matelas.

Qu’importe où atterrir, qu’importe de quoi le lendemain se composera, et me réservera. C’est enfin le présent, mon plus précieux présent ! Je navigue aux vues de mes pensées, vers une nouvelle horizon. Sans doute n’y parviendrais je jamais, et alors? Car cet objectif n’est plus qu’une envie versatile et à la limite une mesquinerie. Mais alors qu’est-ce que cela me plaît!

Nul besoin d’une assurance quiconque. Je flotte en l’air, je déambule dans l’eau et encore, je danse dans un feu et je me reposerai comme bon il me semble par terre sur un sol où la nature m’enlacerait. Je sombre avec aisance dans un sommeil, profond, paisible et sans aucun bruit perceptible.

La fatigue me gagne, je m’endors au final, avec un sourire espiègle rempli d’allégresse.

Bonne nuit le monde.

Bonne nuit, à moi même.