爸爸·墙/ Père et mur

從孩子一出生起,爸爸儼然就成了一堵牆。那牆彷彿有一雙有力的臂膀。感覺孩子無論走了多遠的路程,隨時都可以安穩地躺在中間酣眠。無論刮風下雨,打雷閃電,只要躲在裡面就可以踏實下來,無須驚慌了。

孩子再長大幾歲,爸爸就又會變成陽光燦爛下面的一堵音樂牆,手裡的繪本精彩,也是可以倚靠的背後那份冬日太陽般暖暖的力量。有時就這樣看著看著睡著了,那堵牆也會自動的衍生出來屋頂,把孩子罩住,遮陽防曬,擋風避雨。甚至還可以哼唱著自行播放孩子喜歡的音樂。伴你在夢里的雲端,穿著霓彩衣裳,自由自在地飛翔。

轉眼孩子又長大幾歲,那堵牆便增加了移動的功能,力大無比的肩膀可以扛著娃娃去上學放學,可以撐著傘,背著書包,提著水壺,甚至有時還可以帶著他心尖兒上的娃娃去各種各樣的課外活動,樂此不疲的他臉上有彷彿是自己在台上表演的光。到了週末,這堵移動的牆也會出現在博物館,圖書館,公園,操場等所有需要它的地方。

曾經的孩子再成熟多一點點之後,這堵牆便又多了傾聽的功能,只要孩子有了不開心的事情,無法自己轉出來的角落,只要傾吐給這堵牆,所有的原本不堪的情形便一下子變得疏通了。道理的各種紋路線條都清晰起來。

後來的某一天,娃娃也長大了,那堵依然存在的牆便變得沈默了很多。只是暖暖的散髮如果需要他便一定提供的溫度,靜靜地退到背後不易見的地方。可是只要它的孩子需要,一轉身就是了。那份安穩變得及其低調起來,卻也絲毫不影響它的存在。

再後來,原本的娃娃也許也會有了娃娃,那堵牆卻依然存在,甚至重新回到了當初的原始功能。可以講故事,可以遮陽,可以保護娃娃的娃娃不受傷害,可以,可以,還可以。

可是,不經意間發現,那牆開始有了斑駁的地方,有了鬆動的磚瓦。儘管牆竭盡全力掩飾,可是事實如此,時間悄悄地溜走,帶走很多它的牢固,它的力量。

甚至有一天,一轉身,那堵牆便變成了殘垣,甚至回歸了塵土。消失不見了。可是只要有心,閉上眼睛,那份溫度,那曾經在耳畔的哼唱,就都會出現。輕輕地告訴你,那堵爸爸牆,原來,駐紮在我們的心底里,不易察覺,但是肯定存在的地方。

Dès la naissance de l'enfant, le père devient en quelque sorte un mur. Ce mur semble doté de bras puissants. Peu importe la distance parcourue par l'enfant, il peut toujours s'y reposer en toute sécurité. Qu'il pleuve, qu'il vente, que le tonnerre gronde ou que les éclairs déchirent le ciel, tant qu'il se cache derrière ce mur, l'enfant peut se sentir en paix, sans avoir à s'inquiéter.

Quelques années plus tard, le père devient un mur musical sous un soleil éclatant. Le livre d'images qu'il tient en main est fascinant, et ce mur offre une chaleur semblable à celle du soleil d'hiver. Parfois, en regardant ces images, l'enfant s'endort, et le mur se transforme en toit, protégeant du soleil brûlant et de la pluie. Il peut même fredonner les chansons préférées de l'enfant, l'accompagnant dans ses rêves, vêtu de vêtements colorés, volant librement dans les nuages.

L'enfant grandit encore un peu et le mur acquiert une nouvelle fonction de mobilité. Les épaules solides du père peuvent porter l'enfant à l'école et en revenir, tenir un parapluie, porter un sac à dos et une gourde. Parfois, il emmène l'enfant à diverses activités extra-scolaires, avec une lumière éclatante sur son visage, comme s'il était lui-même sur scène. Le week-end, ce mur mobile se retrouve au musée, à la bibliothèque, au parc, sur le terrain de jeu, partout où il est nécessaire.

En mûrissant, l'enfant découvre que ce mur devient aussi un auditeur. Quand l'enfant est triste ou coincé dans des impasses, il suffit de se confier au mur, et soudainement, tout devient clair et les soucis se dissipent. Les lignes de la raison deviennent nettes et compréhensibles.

Un jour, l'enfant, devenu adulte, trouve que ce mur est devenu plus silencieux. Il offre toujours une chaleur réconfortante quand on en a besoin, se retirant discrètement en arrière-plan. Mais dès que l'enfant en a besoin, le mur est là, inébranlable et rassurant.

Plus tard encore, l'enfant peut à son tour devenir parent, et le mur retrouve sa fonction première. Il raconte des histoires, protège du soleil, et veille sur l'enfant de l'enfant, toujours là pour offrir sécurité et protection.

Cependant, avec le temps, le mur commence à montrer des signes d'usure. Des fissures apparaissent, les briques se défont. Malgré tous ses efforts pour masquer ces faiblesses, le mur ne peut cacher le passage du temps. Peu à peu, il perd sa solidité et sa force.

Et puis un jour, en se retournant, l'enfant voit que le mur est devenu une ruine, retour à la poussière, disparu à jamais. Mais si l'on ferme les yeux et que l'on écoute, on peut encore sentir cette chaleur, entendre ce fredonnement. Le mur du père, en fait, s'est installé au fond de notre cœur, discret mais indubitablement présent.